Quelques mots à nos lecteurs

En vous présentant le premier numéro de notre écrit périodique, nous croyons devoir vous exposer brièvement nos motifs pour entreprendre ce service, et le but que nous nous proposons dans cette publication.

Nous entrons dans cette voie, parce que, comme nous l'avons dit dans notre circulaire, nous pensons avec plusieurs de nos frères, qu'elle nous est assez clairement indiquée par les besoins nombreux et divers qui se manifestent dans la plupart des assemblées des frères, et auxquels nous désirons satisfaire, pour notre part, selon la mesure de grâce qu'il plaira au Seigneur de nous départir.

Nous entreprenons cette oeuvre, pouvons-nous dire encore, — en empruntant quelques paroles d'un de nos confrères anglais, éditeur d'un petit journal analogue, — parce que nous nous croyons tenus de servir et de rendre témoignage, pendant que dure encore le temps du témoignage et du service. Il approche rapidement, le jour où nous ne serons plus appelés à porter de tels fruits. Quand nous serons arrivés en la présence de notre Seigneur et Maître, nous admirerons et nous adorerons; mais maintenant, dans ce «peu de temps», pendant la nuit de son absence, c'est notre saint et heureux privilège d'abonder «toujours dans l'oeuvre du Seigneur» (1 Corinthiens 15: 58). Nous sommes placés sous la responsabilité de faire luire la lumière que nous avons reçue, et cela de toute manière, — de propager la vérité de Dieu, par tous les moyens possibles, par les paroles de nos bouches, par «le papier et l'encre», en public et en particulier, «le soir et le matin», «en temps et hors de temps»; nous devons «semer sur toutes les eaux». En un mot, si nous considérons soit l'importance de la vérité divine et la valeur des âmes immortelles, soit les effrayants progrès de l'erreur et du mal, nous nous sentons appelés à nous lever et à agir, au nom du Seigneur, sous la direction de sa Parole, et par la grâce de son Esprit.

Quant au but spécial que nous nous proposons, nous désirons présenter aux brebis du troupeau de Christ une nourriture spirituelle qui, bénie de Dieu, puisse contribuer à leur instruction dans la vérité, à leur édification, à leur consolation. Notre désir, comme nous l'avons annoncé, est de donner dans ces cahiers: des expositions des vérités de la Parole; des méditations ou extraits de méditations; des explications de passages etc. Mais nous avons besoin du secours de Dieu pour être gardés, soutenus, préservés de toute erreur et bénis dans ce service. Nous avons besoin aussi du concours de nos frères; nous recevrons avec reconnaissance tous les écrits, rentrant dans notre cadre et présentant une saine doctrine, qu'ils voudront nous envoyer.

Nous avons longtemps hésité, longtemps différé cette publication qui nous était instamment demandée.

Etait-ce défiance ou manque de foi; était-ce le sentiment de la grave responsabilité qui s'attache à une telle entreprise? Probablement l'un et l'autre. Gloire et grâces au Seigneur qui a soutenu nos mains languissantes et réjoui notre coeur par les nombreux encouragements que nous avons reçus de divers côtés. Que Dieu nous donne (demandez-le tous avec nous, chers lecteurs) de ne pas rester trop au-dessous de ce qu'espèrent et attendent de cette feuille mensuelle tant d'amis chrétiens. Nous terminerons par un fragment de lettre d'un cher serviteur de Christ, bien connu et bien aimé parmi nous:

«C'est avec bien de la joie que j'ai reçu votre Circulaire, qui nous annonce le projet d'un journal. Je crois que bien des frères l'auront appris avec plaisir, car on sentait le besoin de quelque chose qui formât, extérieurement, un lien entre les assemblées, beaucoup trop isolées les unes des autres pour le témoignage qu'elles sont appelées à rendre dans l'unité de l'Esprit. Le journal que vous nous proposez sera, je l'espère, un moyen béni pour relier davantage l'oeuvre des divers corps d'assemblées en un seul faisceau, et aussi pour que l'ensemble des frères profitent des dons que Dieu a placés dans le corps. On voit que l'apôtre désirait que la lettre qui avait été adressée à Colosses fût lue par les saints de Laodicée, et que celle de ceux-ci fût lue par les Colossiens; car ce que Dieu donne à une assemblée, il le donne pour toutes les assemblées. Ce sera aussi un moyen pour fonder mieux les croyants dans la vérité, et pour les y affermir, tout en les prémunissant contre les erreurs qui fourmillent de nos jours. Sous ce rapport aussi, «le Messager évangélique» pourra rendre de grands services, moyennant la bénédiction de Dieu, notre Père».

En faisant de ces espérances de notre cher frère des voeux que nous adressons au Seigneur, nous disons de tout notre coeur: Amen!