Fragments

 

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Nous trouvons dans la Parole quatre occasions mémorables où les cieux s'ouvrent, et Christ est l'objet de chacune de ces révélations. Chacune d'elles a son caractère spécial. Dans celle que nous trouvons en Matthieu 3: 16, 17, le Saint Esprit descend sur Jésus, et il est reconnu Fils de Dieu (comparez Jean 1: 33, 34).

A la fin du chapitre 1 de l'évangile de Jean, Jésus s'annonce comme Fils de l'homme: et les anges de Dieu montent et descendent sur lui; il est l'objet de leur ministère.

A la fin du chapitre 7 des Actes, une scène toute nouvelle s'ouvre. Les Juifs rejettent le dernier témoignage que Dieu leur envoie; Etienne qui rend ce témoignage devant eux est rempli du Saint Esprit, et les cieux lui sont ouverts. Le système terrestre était définitivement terminé par le rejet du témoignage du Saint Esprit à la gloire du Christ monté en haut. Mais ce n'est pas uniquement un témoignage que le chrétien possède: le chrétien, membre du corps de Christ, est rempli de l'Esprit, le ciel lui est ouvert, la gloire de Dieu lui est manifestée, et le Fils de l'homme lui apparaît debout à la droite de Dieu. Ce n'est pas ici le ciel ouvert sur Jésus objet des délices de Dieu sur la terre; le ciel est ouvert au chrétien, lui-même rejeté sur la terre, et Etienne voit par le Saint Esprit, dans le ciel, la gloire céleste de Dieu, et Jésus fils de l'homme, objet spécial de sa vision, dans la gloire de Dieu. Le changement que nous trouvons dans cette troisième scène est aussi remarquable que touchant pour nous, et constate de la manière la plus frappante la vraie position du chrétien; elle constate le changement qu'a produit le rejet de Jésus par le peuple terrestre; seulement il faut observer qu'ici l'Eglise, l'union des fidèles dans un seul corps avec le Seigneur en haut, n'était pas encore mise en évidence.

En dernier lieu, le ciel s'ouvre (Apocalypse 19), et le Seigneur lui-même sort, Roi des rois et Seigneur des seigneurs.

Nous trouvons donc, dans différentes scènes, d'abord Jésus, Fils de Dieu, sur la terre objet des délices du ciel, scellé du Saint Esprit; — ensuite Jésus, Fils de l'homme, objet des soins du ciel, les anges de Dieu étant ses serviteurs; — puis Jésus en haut, à la droite de Dieu, et le fidèle rempli du Saint Esprit et souffrant sur la terre pour lui, le fidèle voyant la gloire en haut et le Fils de l'homme dans cette gloire; — enfin Jésus, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, sortant pour juger et faire la guerre contre les hommes orgueilleux qui contestent son autorité et oppriment la terre.

ME 1886 page 119

L'interprétation de l'Ancien Testament peut paraître à quelques personnes plus difficile que celle du Nouveau Testament, et il se peut que cela soit vrai de passages isolés; mais, quoique les écrivains de l'Ancien Testament révèlent les pensées de Dieu qu'il leur avait communiquées, et qu'on puisse adorer la sagesse qui se développe dans cette partie des Ecritures, Dieu lui-même reste toujours caché derrière le voile. Si on méconnaît le sens d'une expression, on y perd sans doute, car Dieu a parlé; mais dans le Nouveau Testament on trouve Dieu lui-même, doux, débonnaire, humain: dans les évangiles, Dieu sur la terre; Dieu, éclairant par une lumière divine, dans les communications subséquentes de l'Esprit. — C'est Dieu lui-même qui se manifeste; et s'il nous donne ainsi dans le Nouveau Testament plus de lumière pour marcher et pour le connaître, il n'en est que plus sérieux pour cela de mal interpréter ces communications vivantes et de déguiser par nos propres pensées ce qui est la vérité même. Car il faut se souvenir que Christ est la vérité; il est la Parole; c'est Dieu qui parle dans la personne du Fils, du Fils qui, étant homme, manifeste aussi le Père.


L'étoile n'a pas conduit les mages de leur pays jusqu'en Judée. Dieu a voulu présenter ce témoignage de l'arrivée des mages auprès de Jésus, à Hérode et aux chefs du peuple. Ayant été dirigés par la parole dont les principaux et les scribes eux-mêmes déclaraient la portée, et d'après laquelle Hérode les renvoyait à Bethléem, les mages retrouvent l'étoile qui les conduit à la maison où était le petit enfant. Leur visite a eu lieu quelque temps après la naissance de Jésus. Ils avaient vu l'étoile, sans doute, à l'époque de cette naissance; Hérode aussi se dirige, dans ses calculs, d'après le moment de l'apparition de l'étoile dont il s'était exactement informé auprès des mages, et ceux-ci ont dû passer quelque temps en route. Le premier verset du chapitre 2 qui nous raconte la naissance de Jésus, devrait être traduit: «Or Jésus ayant été né…» si cela se pouvait dire en français; car il s'agit d'un temps déjà passé.

ME 1886 page 139

L'intelligence de la position des personnes auxquelles les écrits du Nouveau Testament sont adressés, intelligence puisée dans ces écrits mêmes, aide beaucoup, sous la conduite du Saint Esprit, à saisir la vérité divine qui s'y trouve; vérité absolue, mais, grâce à Dieu, appliquée, pratique, réalisée dans l'âme par la puissance de Dieu agissant dans cette âme, et la garantissant ainsi des effets de la tendance charnelle du coeur à tomber dans les excès qui ont donné lieu aux écrits qui nous en parlent. Cette vérité descend jusqu'à nous, quel que soit notre état, non pas en s'altérant pour s'accommoder à nous, ni en se formulant d'après notre état, mais pour nous élever moralement jusqu'à la hauteur de sa nature, pour nous élever à la source d'où elle est descendue et de laquelle elle ne se sépare jamais (car la vérité qui nous est communiquée est toujours la vérité en Dieu et en Christ). «Et cette chose est vraie en lui et en vous, parce que les ténèbres s'en vont et que la vraie lumière luit déjà» (1 Jean 2: 8); c'est l'effet de l'intervention du Christ auquel nous sommes unis par le Saint Esprit et qui est un avec Dieu le Père.


Pour que nous connaissions Dieu, le Dieu qui a daigné intervenir dans les affaires de ce monde, la simple lumière ne suffit pas. Il faut connaître ce Dieu non seulement tel qu'il est dans sa nature, bien que ce soit la chose essentielle et principale, mais aussi tel qu'il s'est révélé dans l'ensemble de toutes ses voies, dans ces détails dans lesquels nos coeurs petits et étroits peuvent faire connaissance de son amour fidèle, patient, condescendant, dans ces voies où se développe l'idée abstraite de sa sagesse, de manière à la rendre accessible à notre intelligence limitée. Et notre intelligence trouve cette sagesse dans des choses qui se sont réalisées au milieu des hommes, tout en étant entièrement en dehors et au-dessus de toutes leurs prévisions, dans des choses en même temps, qui ont été annoncées de Dieu, de sorte que nous savons qu'elles sont de lui.

ME 1886 page 199

Le but de l'Esprit de Dieu dans l'évangile de Matthieu, étant de montrer le Seigneur comme accomplissant les promesses faites à Israël et les prophéties qui se rapportaient au Messie, cet évangile commence par la généalogie du Seigneur, en prenant pour son point de départ David et Abraham, les deux souches auxquelles la généalogie messianique se rattachait, et auxquelles les promesses avaient été faites. La généalogie se divise en trois périodes qui sont conformes à trois grandes divisions de l'histoire du peuple: d'Abraham à l'établissement de la royauté, de l'établissement de la royauté dans la personne de David jusqu'à la captivité, et de la captivité jusqu'à Jésus.

On peut remarquer que le Saint Esprit introduit dans cette généalogie la mention des péchés graves qui avaient été commis par les personnes dont les noms sont rapportés, faisant ressortir ainsi la grâce souveraine de Dieu, qui pouvait donner un Sauveur en rapport avec des péchés tels que celui de Juda, avec une pauvre Moabite introduite au milieu de son peuple, avec des crimes tels que celui dont David s'était rendu coupable.

La généalogie, dans Matthieu, est la généalogie légale, c'est-à-dire celle de Joseph; de Joseph dont Christ homme devait hériter les droits selon la loi des Juifs. L'évangéliste a omis trois rois de la parenté d'Achaz pour avoir les quatorze générations dans chaque période; Joakhaz et Jehojakim aussi sont omis; mais la généalogie n'est en rien changée par cette circonstance.


Dieu n'a pas voulu rejeter l'homme jusqu'à ce que l'homme l'eût rejeté, comme dans le jardin d'Eden, l'homme, conscient du péché, ne pouvant supporter la présence de Dieu, s'éloigna de lui avant qu'il l'eût chassé du jardin. Mais quand l'homme, de son côté, eut entièrement repoussé Dieu venu en bonté au milieu de sa misère, Dieu fut libre (si l'on ose parler ainsi, et l'expression est moralement juste), Dieu fut libre de poursuivre ses desseins éternels. Or ici, Dieu n'exécute pas le jugement comme en Eden lorsque l'homme s'éloignait déjà de lui: c'est la grâce souveraine qui, lorsque l'homme est manifestement perdu et s'est déclaré ennemi de Dieu, poursuit son oeuvre pour faire éclater sa gloire aux yeux de l'univers dans le salut des pauvres pécheurs qui l'avaient rejeté.

ME 1886 page 259

La philosophie insensée, bornée, et même essentiellement stupide dans tous ses raisonnements, veut que le monde soit trop petit pour que Dieu se dépense ainsi sur une faible créature comme l'homme, sur ce qui n'est qu'un point dans l'univers immense. Méprisable folie! comme si l'étendue matérielle du théâtre était la mesure des manifestations morales qui s'y opèrent et des combats de principes qui s'y livrent. Ce qui se passe dans ce monde est le spectacle qui déploie aux yeux de toutes les intelligences de l'univers, les voies, le caractère et la volonté de Dieu. Il nous appartient à nous d'en recevoir, par la grâce, l'intelligence et la puissance, pour en jouir, et afin que ce soit en nous que Dieu soit glorifié, qu'il soit glorifié non seulement par nous (car il sera glorifié, d'une manière ou d'une autre, par toutes choses) mais en nous. C'est là notre privilège par la grâce qui est en Christ, et par notre union avec lui qui est la sagesse de Dieu et la puissance de Dieu. Plus nous sommes de petits enfants obéissants et humbles, plus nous réalisons cette glorieuse position: un jour nous connaîtrons comme nous avons été connus.

En attendant, plus Christ est objectivement notre portion et notre occupation, plus nous lui ressemblerons subjectivement. Grâces à Dieu, le Seigneur a caché ces choses aux sages et aux intelligents et les a révélées aux petits enfants. «Cependant nous annonçons, dit Paul, la sagesse parmi les parfaits, la sagesse non de ce siècle, ni des princes de ce siècle qui vont être anéantis, mais nous annonçons la sagesse de Dieu en mystère, celle qui a été cachée, que Dieu, avant les siècles, a prédestinée à notre gloire» (1 Corinthiens 2: 6, 7).

ME 1886 page 339

Les Juifs bornaient leur attente à peu près à ce caractère de Christ, Messie et Fils de David, et cela même à leur façon, n'y voyant, que l'élévation de leur nature, sans avoir le sentiment de leurs péchés et des conséquences de ces péchés. Ce caractère de Christ cependant n'était pas tout ce que la parole prophétique, qui avait déclaré les conseils de Dieu, annonçait à l'égard de Celui que le monde même attendait. Christ devait être Fils de l'homme; et ce titre que le Seigneur Jésus aime à se donner, est d'une grande importance pour nous. Le Fils de l'homme est, il me semble, selon la Parole, l'héritier de tout ce que les conseils de Dieu destinaient à l'homme comme appartenant à la position de l'homme en gloire, de tout ce que Dieu devait donner à l'homme selon ces conseils (voyez Daniel 7: 13, 14; Psaumes 8: 5, 6). Mais pour être héritier de tout ce que Dieu destinait à l'homme, Christ devait être homme. Le Fils de l'homme était vraiment de la race de l'homme, (précieuse et consolante vérité!) né d'une femme; il était réellement et véritablement un homme, et participant au sang et à la chair, fait semblable à ses frères. Dans ce caractère, il a dû souffrir et être rejeté; pour hériter toutes choses, il a dû mourir et ressusciter: l'héritage était souillé, et l'homme en rébellion, les cohéritiers de Christ aussi coupables que les autres.

Jésus donc devait être serviteur, fils de David, et Fils de l'homme; et réellement homme, par conséquent sur la terre, né sous la loi, né d'une femme, de la postérité de David, héritier des droits de sa famille (la famille de David), héritier des destinées de l'homme selon l'intention et les conseils de Dieu. Mais qui est-ce qui réunirait tous ces caractères? Cette gloire était-elle seulement une gloire officielle dont l'Ancien Testament avait dit qu'un homme devait hériter? L'état de l'homme, manifesté sous la loi, démontrait l'impossibilité de faire participer l'homme tel qu'il était à la bénédiction de Dieu. Le rejet du Christ mettait le comble à ces preuves. Et en effet, l'homme avait par-dessus tout besoin d'être lui-même réconcilié avec Dieu, en dehors de toute économie et du gouvernement spécial d'un peuple sur la terre. L'homme était pécheur; il fallait qu'une rédemption s'accomplit, pour la gloire de Dieu et le salut des hommes. Mais qui l'accomplirait? — l'homme en avait besoin lui-même. Un ange devait garder sa place à lui, la remplir, et ne pouvait faire davantage; autrement, il ne serait pas un ange. Et qui d'entre les hommes pouvait être héritier de toutes choses, et avoir toutes les oeuvres de Dieu placées sous sa domination, selon la Parole? C'était le Fils de Dieu qui devait les hériter; c'était celui qui les avait créées qui devait les posséder. Celui donc qui serait le serviteur, fils de David, fils de l'homme, rédempteur, était le Fils de Dieu, le Dieu créateur.

ME 1886 page 359

Le Nouveau Testament a un caractère évidemment très différent de l'Ancien; il traite de la révélation de Dieu lui-même. Précédemment Dieu avait fait des promesses, comme il avait exécuté des jugements; il avait gouverné un peuple sur la terre; il avait agi à l'égard des nations en vue de ce peuple, lui avait donné sa loi, lui avait accordé, par le moyen des prophètes, une lumière croissante annonçant, de plus en plus, l'arrivée de Celui qui devait tout leur dire de la part de Dieu. Mais la présence de Dieu lui-même, homme au milieu des hommes, vient tout changer là où l'homme aurait dû le recevoir dans la personne du Christ, comme couronne de bénédiction et de gloire, lui dont la présence devait bannir tout mal, développer et amener à la perfection tout élément de bien, en donnant en même temps un objet et un centre à toutes les affections rendues parfaitement heureuses par la jouissance de cet objet. Ou bien en rejetant ce Christ, notre pauvre nature devait se montrer ce qu'elle est, inimitié contre Dieu, et rendre évidente la nécessité d'un ordre de choses complètement nouveau, où le bonheur de l'homme et la gloire de Dieu seraient fondés sur une nouvelle création. Nous savons ce qui en a été: Celui qui était l'image du Dieu invisible a dû dire après l'exercice d'une parfaite patience: «Père juste, le monde ne t'a pas connu», et plus encore, hélas: «Ils ont haï et moi et mon Père» (Jean 17: 25; 15: 24).